Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 22:39
Merteuil

Marjorie Frantz a rédigé cette histoire qui se situe 15 ans après l'histoire racontée dans le livre "Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos. Franchement, le texte est excellent. Il y a un vrai respect des personnages initiaux et de l'ambiance.

Sur scène, arrive Merteuil qui a été conviée par une inconnue. Elle se demande qui est à l'initiative de cette invitation. Un jeu d'échec commence entre les deux femmes qui se dévoilent petit à petit. Les deux comédiennes sont très différentes et très justes dans leur personnage.

Comme la pièce se base essentiellement sur le texte, la mise en scène est assez minimaliste, mais elle sait être assez dynamique pour nous tenir en haleine.

Le décor est fait de draps blancs à place des murs, de quelques meubles qui nous plongent bien dans la fin du XVIIIème siècle.

L'hôtesse de la maison porte une robe bleue fluide qui rappelle la mode de style empire, très belle. Merteuil porte une tenue qui semble être faite de bric et de broc, c'est à dire que la robe semble être fabriquée à partir de tissu d'ameublement et sa ceinture ressemble à un heurtoir. Mais en fait, cela peut s'expliquer car elle essaie de tenir un rang qu'elle a perdu en s'exilant en Hollande.

Les dialogues arrivent à la fois être ancrés dans leur époque et être modernes. Ils sont teintés de féminisme, avec des passages drôles. Cela évoque la place de la femme dans une société, la condition de la femme, les jeux de pouvoir et de manipulation, l'amour et surtout la réputation. Le texte est vraiment un bijou, mon amie a d'ailleurs acheté le texte en sortant de la salle. La qualité des comédiennes est remarquable.

Mise en scène : Salomé Villiers

Comédiennes : Marjorie Frantz et Chloé Berthier

Jusqu'au 7 mai 2023 au Théâtre du Lucernaire

Partager cet article
Repost0
16 avril 2023 7 16 /04 /avril /2023 20:43

J'apprécie la narration de Sam Mendes et le jeu de l'actrice Olivia Colman. Alors, aller voir ce film au cinéma m'a paru évident.

Olivia Colman porte le film sur ses épaules en incarnant Hilary qui travaille dans un vieux cinéma d'une ville balnéaire anglaise. Un des employés étant toujours absent, un nouveau est recruté : Stephen, joué par Michael Ward. Une relation va naitre entre eux, malgré la différence d'âge et de couleur de peau. L'histoire se situe dans les années 1980, sous l'ère Thatcher, une période où les skinheads expriment leur racisme et leur violence. Stephen en fait les frais.

Comme dans ses précédents films, Sam Mendes soigne avec finesse la qualité des images. Il a écrit le scénario et s'est inspiré de sa mère pour le personnage principal souffrant de bipolarité. Le film aborde, selon moi, trois sujets forts, le racisme, la bipolarité et l'amour du cinéma (avec les pellicules et les projectionnistes). J'ai éprouvé beaucoup d'émotions grâce au jeu d'actrice d'Olivia Colman qui est d'une justesse troublante. J'ai vraiment préféré ce film à Fabelman et encore plus à Babylon (mauvais à mon avis).

La lumière est celle du cinéma mais aussi celle des rencontres d'humanité et de sensibilité. Je recommande ce film avec tendresse.

Empire of light
Partager cet article
Repost0
15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 19:56
Le Retour de Richard 3 par le train de 9h24

Pierre-Henri loue une maison de campagne et s'entoure de comédiens qui jouent sa famille. Il est malade et souhaite se réconcilier avec sa famille. Mais comme un accident d'avion a fait périr les membres de sa famille, il a engagé des comédiens, leur a fourni des fiches sur leur personnage et vit des émotions. Mais il y a des rebondissements.

Difficile de juger la qualité de jeu car il y a plusieurs niveaux de jeu. Les comédiens qui jouent des comédiens qui jouent des membres de la famille. Pas simple cette mise en abime. Mais ils assurent ! Ils ont un sens du comique. Les personnages sont bien campés.

La situation de départ permet de nombreux quiproquos, des rebondissements, des retournements de situation. Cela apporte beaucoup d'humour. Il y a de la profondeur car ce n'est pas de l'humour potache. L'idée centrale est vraiment originale. L'histoire est travaillée et le final vaut le coup.

Côté mise en scène, c'est assez ingénieux, il y a un décor principal pour les moments de repas. Puis certains éléments de décor se déplient ou se retournent et on change d'espace : on arrive en extérieur ou au contraire dans une chambre. Débarque parfois un homme... Comment le qualifier ? il ne joue pas un personnage, mais range, déplace des meubles et amène de la légèreté et de l'humour.

J'ai adoré le final. Vraiment. Je salue la qualité d'écriture de Gilles Dyrek, l'un des comédiens sur scène. Les dialogues sont excellents. Une pièce que je conseille !

Mise en scène de Eric Bu

Comédiens : Hervé Dubourjal, Sophie Forte, Amandine Barbotte, Camille Bardery, Lauriane Escaffre, Benjamin Alazraki, Jean-Gilles Barbier, Gilles Dyrek

Partager cet article
Repost0
11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 22:43

C'est l'histoire de Léo, étudiant en médecine, qui se présente à une audition pour une pièce de Molière. Mais le trac lui provoque un choc et l'envoie en 1656 à la rencontre de l'Illustre Théâtre. Il se réveille à Pézenas, lieu où Molière et sa troupe jouent. Ils doivent négocier avec le cardinal de Béziers qui, face à la peste, a annulé toutes les manifestations. La négociation aboutit à l'obligation pour Molière de créer une comédie en 5 actes en 12 jours. Sacré défi ! Mais il relève le défi avec brio.

Sur scène, se trouve une estrade en bois qui tourne pour montrer soit la scène, soit les coulisses. C'est assez ingénieux. Le travail sur les lumières rajoute un soin sur la mise scène très intéressante. Le son est assuré par de la musique en directe avec un violon et un violoncelle. La musique a été composée par Petr Ruzicka spécialement pour ce spectacle.

Le spectacle a été écrit et mis en scène par Jean-Philippe Daguerre. Le texte est remarquable. La langue moderne mais surtout la langue de Molière sont mises en valeur par des comédiens tous très justes. J'ai trouvé le spectacle très émouvant et très touchant. J'ai été prise par l'énergie et la passion de Léo pour les créations de Molière.

A la fin du spectacle, une comédienne s'est adressé au public pour qu'il joue le rôle de porte-parole du spectacle, car rien de mieux que le bouche à oreille pour faire un succès. Mais elle a également annoncé qu'un échange allait avoir lieu entre les lycéens présents dans la salle et que nous pouvions rester écouter. Je me suis laissée convaincre. La salle s'est vidée et les lycéens se sont installés sur les premiers rangs. Les comédiens se sont assis devant le rideau fermé pour que le décor soit retiré. Je me suis installée sur le côté discrètement. Les questions posées par les lycéens de Première et Terminale spécialité Théâtre ont débuté sur la création du spectacle "Le Voyage de Molière" (écriture, mise en scène, répétition), puis se sont poursuivi sur les formations initiale et continue des comédiens. J'ai trouvé ces échanges très intéressants. Les comédiens ont partagé leur expérience et donné des conseils précieux à ces adolescents. Je suis rentrée chez moi le sourire aux lèvres grâce à cette super soirée, en faveur du théâtre en tant qu'écriture, métier et passion.

Comédiens : Grégoire Bourbier, Stéphane Dauch, Violette Erhart, Mathilde Hennekinne,  Charlotte Matzneff, Teddy Mélis, Geoffrey Palisse et Charlotte Ruby.

Plus d'informations sur le site du théâtre du Gymnase

Le Voyage de Molière
Partager cet article
Repost0
6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 23:07

Ce spectacle de danse, chorégraphié par Léo Walk, est proposé au théâtre du Châtelet, jusqu'au 13 avril 2023. Après son spectacle "Première Ride", le chorégraphe français propose un deuxième spectacle avec neuf danseurs où se mêlent différents styles de danse moderne. Le décor blanc représente l'intérieur d'une maison, comme un salon. J'ai aimé le travail fait sur les ombres projetées sur les murs blancs en jouant avec les spots et les danseurs.

Mais surtout ce que j'ai préféré ce sont les moments d'ensemble sur de la musique rythmée. Les musiques m'ont semblé un peu inégales, j'ai eu une préférence pour les musiques sans paroles. En tant que spectatrice, les paroles en français me semblaient influencer ma compréhension. J'ai ressenti que cette chorégraphie représentait les liens d'une communauté. Ces amis se regroupent et dessinent un espace étrange et familier.

Le chorégraphe joue sur des registres techniques et parfois plus simplistes et cela rend un ensemble très beau. J'ai aussi apprécié les différents gabarits de danseurs, femme/homme, grand/petit... Sa troupe reflète une belle diversité et chaque danseur apporte une fraicheur et une beauté que j'ai vraiment apprécié. Il y a eu quelques moments où je n'ai pas accroché mais globalement je trouve cette proposition très jolie et très prenante. Un chorégraphe à suivre !

 

Danseurs : Janina Sarantsina , Hortense de Gromard , Emma Spinosi , Miranda Chan , Sulian Rios , Abu Niang , Arnaud Bacharach , Mamadou Bathily , Léo Walk.

Partager cet article
Repost0
1 avril 2023 6 01 /04 /avril /2023 22:42

Je suis très souvent touchée et remuée par les œuvres de Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a dream, The Wrestler). J'ai encore une fois été émue par ce film qui parle de Charlie, un enseignant à distance de littérature, qui sent qu'il va mourir et qui va reprendre contact avec sa fille adolescente.

C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et le film conserve une unité de lieu : l'appartement de Charlie. Un logement sombre. Il s'enferme, se protège du regard des autres. Charlie est obèse, tient à peine sur ses jambes. Son obésité est morbide et son amie infirmière lui dit qu'il a un souffle dans les poumons et que sa vie est en jeu. Il contacte sa fille qu'il n'a pas vu depuis 8 ans et porte un regard très optimiste et positif sur cette adolescente en rébellion. Le film sur une semaine, on voit les jours se dérouler avec les cours en distanciel, les repas, les incursions d'un représentant d'une secte et les passages de son amie infirmière...

Le nom du film fait référence au livre Moby Dick d'Herman Melville dont Charlie relit une fiche de lecture pour se calmer. Calmer ses quintes de toux. La littérature est une source d'inspiration, de sérénité pour ce professeur.

Le jeu d'acteur de Brendan Fraser qui a reçu un oscar pour ce rôle est remarquable. Il est touchant. Les seconds rôles sont, aussi, bien interprétés. Le réalisateur a une capacité de nous raconter une histoire et de nous prendre aux tripes. Je n'ai pas pleuré, j'ai été touchée et émue. Le film est poignant mais pas du tout larmoyant.

Partager cet article
Repost0
21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 20:29

Lorsque j'ai vu la bande-annonce, j'ai pensé au film Chicago, une comédie musicale où une meurtrière arrive à faire carrière après un passage en prison. Mais, en fait, le film de François Ozon est l'adaptation d'une pièce de théâtre écrite en 1934 par Georges Berr et Louis Verneuil.

Madeleine, comédienne en difficulté, est en colocation avec Pauline, avocate qui se lance dans la magistrature et cherche des clients. Madeleine refuse les avances d'un producteur qui est retrouvé mort quelques heures après son départ. Elle est accusée de meurtre et sa colocataire va l'accompagner pour trouver les mots et lui permettre de capitaliser sur une nouvelle notoriété.

Le décor du Paris des années 1930 nous plonge dans cette histoire et nous entraine dans les péripéties de ces deux jeunes femmes. Mais François Ozon y ajoute un discours moderne de féminisme. Le film est très bien écrit et bien mené. Le casting est incroyable avec le duo des deux actrices Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz. Elles sont entourées par Isabelle Hupert mais aussi de nombreux acteurs de qualité : Fabrice Lucchini, Dany Boon, Michel Fau, André Dussolier, Régis Laspalès, Daniel Prevost... L'accent de Dany Boon m'a surpris mais cela fonctionne.

J'ai adoré ! L'ambiance, le message, les rebondissements, les acteurs, merci à François Ozon de proposer un si bon film.

Mon Crime
Partager cet article
Repost0
13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 21:13

Dans le quartier du parc de la Tête d'or à Lyon, le restaurant Le Rive Gauche propose un menu typique d'un bistrot. J'ai été attiré par les tagliatelles de calamars et céléri à la carbonara. L'intitulé m'intriguait mais je n'ai pas osé le sélectionner. J'ai préféré choisir la formule déjeuner à 29,50 € comprenant entrée, plat et café gourmand.

En entrée, pas de choix, c'était une flammekueche. J'ai trouvé la proposition gourmande. A tel point que mon chéri a trouvé le morceau trop petit. C'est très bon. En plat, il y avait le choix entre viande et poisson. J'ai choisi le merlu accompagné d'un écrasé de pommes de terre, mon chéri a dégusté un navarin d'agneau. Mon plat était plus simple que le plat de mon homme, mais la simplicité a du bon. Le navarin était parfumé au citron et j'ai pu saucer l'assiette avec plaisir. Le dessert était composé d'un café et de trois mignardises, c'est suffisant en terme de quantité et les trois petites bouchées étaient bonnes.

Nous nous sommes installés dans la salle, en plein milieu. Mon homme n'a pas trop apprécié d'être au milieu des va-et-vient et des discussions des serveurs. Cela ne m'a trop dérangé. Le décor était dans des tons modernes, gris et bleu. Très jolie salle. J'ai juste été un peu inconfortable car je trouvais la table trop basse par rapport à la hauteur du siège. Un détail me diriez-vous. Dans l'ensemble, nous avons bien mangé et le verre de vin était bon, c'est bien là l'essentiel.

Plus d'information sur le site du restaurant le Rive Gauche, 31 cours Franklin Roosevelt à Lyon, 6ème arrondissement

Partager cet article
Repost0
9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 11:38

Le théâtre de la Michodière propose "Lorsque l'enfant parait", une pièce écrite par André Roussin en 1951. J'avoue que j'y allais surtout pour le duo de comédiens : Michel Fau et Catherine Frot car je ne savais rien de l'histoire. 

Cela parle de grossesse. En effet, le rideau s'ouvre sur Catherine Frot qui joue Olympe, la femme du secrétaire d'Etat en charge de la famille. Elle craint d'être enceinte à l'âge où d'autres pourraient avoir la ménopause. Elle pourrait même être grand-mère, car elle a deux enfants en âge de se marier et de devenir parents. D'ailleurs... Olympe est bouleversée par cette grossesse, mais également par tous les rebondissements.

Le jeu de Catherine Frot m'a épaté. Elle est touchante et surtout très drôle. Michel Fau joue son mari et met en scène cette pièce. Son jeu est juste, avec droiture et des piques bien menés. Il démontre qu'à chaque situation, il trouve des solutions différentes : une posture pour la solution politique, un mariage avancé pour sa fille, un mariage arrangé pour son fils et encore une autre solution pour sa femme. C'est glaçant et drôle. Les deux enfants m'ont un peu convaincus, notamment la fille dont le phrasé sonnait faux à mes oreilles. Le garçon était plus léger, sautillant et énergique.

La mise en scène n'est pas très recherchée mais efficace. C'est à dire que c'est le texte qui m'y en valeur et donc il y a peu de déplacements. Il y a parfois des échanges sans déplacement. Un seul décor mais qui évolue selon l'avancée de l'histoire.

J'ai beaucoup ri, j'ai trouvé les prestations des comédiens excellentes et j'ai trouvé le texte datant de 70 ans, très juste. J'avoue avoir même pensé à ma famille. Il doit y avoir de nombreuses histoires similaires dans les années 1950 où la famille bourgeoise s'interroge sur la réaction à apporter à une grossesse non désirée. Je conseille avec enthousiasme ce spectacle, politique, sociétale et drôle à la fois !

Plus d'informations sur le site du théâtre de la Michodière

Lorsque l'enfant parait
Partager cet article
Repost0
3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 22:12

Steven Spielberg choisit de se raconter sous ce pseudo de Fabelmans. Il a écrit le scénario en travaillant avec ses soeurs et après le décès de ses parents.

Je trouve le film assez inégal. Avec des propositions intéressantes, notamment sur le pouvoir d'un film, des effets spéciaux, au cadrage et au montage. Mais aussi avec des longueurs, quelques bons sentiments et de nombreux clichés.

En fait ce que j'ai préféré c'est la découverte d'une passion, on ne parle pas de hobby mais d'un futur métier. Cela part d'une peur à une volonté de maitrise. Cela aurait mérité d'être le seul sujet du film d'ailleurs. De voir la construction d'une scène jusqu'à sa projection, ce sont les seuls moments où j'ai ressenti de l'émotion.

L'autre partie du film est l'histoire de la famille et du jeune adolescent au sein de cette fratrie. Je n'aime pas les parents, trop clichés, trop démonstratifs, Michelle Williams et Paul Dano manquent de profondeur. Les soeurs sont lointaines. Juste une ou deux scènes où elles ne sont même pas bien décrites. Les scènes où l'adolescent est au lycée en Californie sont remplies de clichés. Toutes ces scènes de vie de famille m'ont laissé de marbre. Je ne ressentais pas d'émotion.

Ce film a reçu de nombreuses critiques élogieuses, mais j'ai trouvé le film bien, sans pour autant mérité autant d'éloges.

 

Partager cet article
Repost0