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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 12:37

Hamlet est un personnage de théâtre et LE personnage de théâtre par excellence. Un personnage qui a parlé au jeune Bernard Marie Koltès. A l'age de 28 ans, il reprend le texte de Shakespeare et retravaille le texte. Il prend les répliques de tel et tel personnage de l'auteur anglais et resserre le texte. Il réduit la foule des intervenants à deux duos sur scène : Hamlet et son amour Ophélie d'un côté et Claudius et Gertrude de l'autre. Deux générations. Deux oppositions.

La compagnie Eclats de scène propose une mise en scène à la fois moderne et ancrée dans les années 1980, période où Koltès écrivait ce texte. Les costumes sont rocks. Les décors rappellent l'acier et le métal. Mis sur roulettes, Hamlet les déplace pour passer de scène en scène. Le fond de scène est un rideau blanc sur lequel des vidéos sont projetées. L'utilisation de la vidéo est parfois superflue et parfois poétique. J'ai adoré quand la vidéo servait dans l'évolution des personnages. 

Le casting est bien trouvé, chaque visage incarne le personnage. J'ai notamment apprécié Hamlet et sa mère Gertrude que j'ai trouvé très juste, proposant un jeu mêlant finesse et provocation. Je n'imaginais pas que le rôle de Gertrude exploserait ainsi sur scène. Ophélie, l'amour de Hamlet, est discrète et douce. J'avoue que la folie d'Ophélie n'est pas bien amené, elle est trop soudaine. Les soupçons d'Hamlet sont amenés avec plus de subtilités. Le rôle de Claudius est fort, c'est un personnage politique ambitieux et amoureux de Gertrude. Le comédien donne dans son jeu l'expérience et la stratégie à Claudius.

J'ai assisté à la première de la pièce. On sent le potentiel de la pièce. On lui souhaite une belle évolution et une jolie amélioration. A la différence d'un film, le théâtre c'est de l'art vivant. A mon avis, on peut limiter l'utilisation de la vidéo, racourcir l'introduction et prendre le temps de finir. En tout cas, je souhaite longue vie à cette version de la compagnie Eclats de scène.

Pour connaître les prochaines représentations, consultez le site de la compagnie:

 http://www.eclatsdescenes.com/accueil.html

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 20:23

http://isle80.files.wordpress.com/2013/02/affichemairieavignonpdp2013isle80-a4.png?w=652

Ecoutez l'interview de Anne Rapp, chargée de communication au théâtre l'Isle 80 (enregistré le 07/03/13 et diffusé sur osmose-radio.fr le 08/03/13 dans l'émission Impression scénique) : 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 23:30

Le Jour des Meurtres dans l’histoire d’Hamlet est la dernière des pièces de jeunesse de Koltès, l’ultime étape de ses travaux d’apprentissage. A vingt-six ans, il plonge dans  Hamlet. En quelques semaines, il écartèle et dissèque le mythe. L'écrivain y découvre sa propre fougue, y invente une langue fulgurante. Les scènes s’entrechoquent et les répliques s’inversent sous la plume d’un Koltès à la fois auteur et monteur d’un drame réduit à son essentiel. Condensée en un jour, celui des meurtres, la tragédie se mue en une chronique familiale et contemporaine. Il organise l'action en resserrant l'intrigue politico-psychologique autour de quatre protagonistes : Gertrude et Claudius, Ophélie et Hamlet, deux couples opposés, deux destinées contraires qui, tout en s'opposant, incarnent une même vision désespérée de la condition humaine, entre amour et politique.

Comme beaucoup de pièces de Koltès qui abordent le sujet de la condition humaine, Le Jour des Meurtres dans l’histoire d’Hamlet est une exploration des questions concernant l’identité, l’amour, la sexualité, le pouvoir et les liens familiaux.

(Re)découvrez Hamlet comme un thriller. Fini le Danemark, B.M Koltès nous porte dans un lieu et une époque indéterminés qui modernisent l’œuvre et offre un regard différent. Nous y retrouvons Hamlet. Son père mort, sa mère remariée à l’assassin de son père qui n’est autre que son oncle, Hamlet est face à lui même, à son besoin de vérité, son envie de vengeance mais aussi sa lâcheté.

Tous les éléments sont réunis dans un huis clos autour des quatre personnages principaux : un assassinat crapuleux, une vengeance en cours, des incertitudes sur les motivations des coupables et enfin le dénouement tragique de l’affaire. 

Une plongée vertigineuse dans les affres de la condition humaine.

Ecoutez l'intverview de la compagnie Eclats de scène (enregistrée le jeudi 28 février et diffusée sur osmose-radio.fr le vendredi 1er mars) :

 

Plus d'informations sur le site de la Cie Eclats de scène.

Représentation le 8 mars à 20h30 au théâtre des Carmes à Avignon

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 18:39

http://sphotos-a.xx.fbcdn.net/hphotos-ash4/c0.0.403.403/p403x403/312337_10151207824723344_1706162930_n.jpgLa compagnie Anaïre-théâtre propose une adaptation du texte de Blaise Cendrars "L'or" en comédie théâtrale. Les trois acteurs et metteurs en scène forme un trio drôle composé de Alain Harivel, Albert Lerda et Michel Hulot. La pièce a été créée il y a 16 ans. Ils ont adapté avec l'autorisation de la fille de Blaise Cendrars ce roman en ajoutant de l'humour et beaucoup de théâtralité.

C'est une pièce drôle avec des airs de dessins animés et de films style western spaghettis, avec des références à notre culture, à des personnages connus. Seul Alain Harivel qui incarne John August Sutter ne change pas de personnages sans cesse. Les deux autres comédiens utilisent des accessoires et des accents pour incarner tour à tour des personnages. Cela nous fait évoluer dans l'aventure de ce personnage de la Suisse à la Californie. Ils sont grandement aidés par un décor fait de caisses en bois mobiles. Ca a l'air simple mais Jean-Marc Luna a été ingénieux pour chaque caisse il y a différentes utilisations et des cachettes. Ca permet en quelques scondes de passer d'une scène en Suisse à une scène en France. 

Un grand bravo pour l'imagination, l'ingéniosité et le jeu de ces trois comédiens.

Je vous invite à écouter l'interview de Alain Harviel et Albert Lerda (enregistrée jeudi 7 février au théâtre du Rempart) :

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 19:34

Présentation de la pièce sur le site du théâtre de Cavaillon :

New York, 1964. Un jeune homme, le Rouquin, le grand frère « génial » vient de se suicider, laissant ses proches dans le désarroi le plus total. Alors que sa famille interroge sa mémoire et essaie de combler le vide avec des mots, son spectre vient les hanter. Tableau d’une Amérique angoissée à la veille de la guerre du Vietnam, la pièce sonne tel un combat où chacun s’efforce de donner un sens à la violence inéluctable.

 

Je suis allée pour la première fois à la Scène nationale du théâtre de Cavaillon pour voir la pièce Sallinger, mise en scène par Catherine Marnas. Sur scène, on retrouve les comédiens de deux troupes : la compagnie Parnas et les comédiens du Théâtre National de Strasbourg. 

Dès que le rideau se lève, on note que la mise en scène sera moderne et sobre. Peu d'accessoires sur scène. On est surtout marqué par cette passerelle qui forme deux espaces scéniques. Avec deux rideaux sous la passerelle, on passe d'une scène à l'autre. Les rideaux nous emportent à l'intérieur d'une maison ou au cimetière en quelques secondes. Catherine Marnas offre une mise en scène simple mais pleine de forces.

Dès que les comédiens se mettent à parler, j'ai été un peu surprise. L'écriture de Bernard-Marie Koltès est quelque peu inaccessible. Les phrases ne sont pas fluides. Leur construction accroche. Cela demande du temps pour saisir le sens des paroles de ces comédiens. Ce n'est pas dû à leur jeu mais aux mots de cet auteur français. J'avoue qu'au départ, je me suis posée la question si Koltès avait traduit (bizarrement) un texte initialement américain. Mais non, c'est le texte original de Koltès qui se situe dans cette Amérique qui se prépare à partir à la guerre du Vietnam. 

Le "Rouquin", personnage adoré par sa famille, nous est parfois antipathique. Ce n'est pas vraiment un fantome, mais un donneur de leçon, un empêcheur de tourner en rond. Il se tue et même mort, reste un provocateur. On aimerait comprendre. On souhaiterait que l'auteur nous offre une explication de cet acte fatal. Mais comme sa famille et son entourage, nous restons frustrés. 

Cette pièce n'est pas facile d'accès à cause d'une écriture étrange. Koltès appelle cette pièce "Sallinger" avec deux L, en référence à l'auteur JD Salinger avec un L. La pièce ne parle pas de l'auteur, mais aborde les mêmes thèmes que lui (les relations fraternelles, le passage à l'âge adulte...)

Cette pièce rappelle un peu l'ambiance des pièces de Tchekov où rires et larmes se mêlent. Ce théâtre est moderne ; l'écriture n'est pas facile d'accès. La mise en scène et les comédiens nous offrent un spectacle marquant.

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 22:42

Encore un spectacle du Fest'hive... Cette fois, l'histoire se situe en 1982, mon année de naissance. Le narrateur se souvient de son enfance et du match de foot Brésil contre Italie pendant la coupe du monde. L'Italie voulait y croire mais se sentait petite face au géant que représentait l'équipe brésilienne. A Palerme, sa famille a installé des rituels au fur et à mesure des matchs.

Ce texte de Davide Enia a été traduit par Olivier Favier. La compagnie Tandaim propose une adaptation de cette pièce assez soft. Le texte et l'interprétation sont au coeur de cette mise en scène proposée par Alexandra Tobelaim. Sur scène, Solal Bouloudnine joue ce texte, le vit et le transpire par tous ces pores. Il vit ce match avec passion. Le parti pris de la pièce est de ne pas interprêter tous les personnages mais d'avoir un narrateur et de visualiser l'action des personnages qui l'entourent. Les personnages sont esquissés. Le public imagine le père, la mère, l'oncle, les cousins, tous avec leurs postures, leurs réflexions et le stress de ce match. Ce théâtre-récit est simple et fort à la fois.

Le côté assez statique de la mise en scène m'a fait craindre un ennui qui n'est jamais venu. Le comédien est dynamique et énergique. Il est accompagné de Jean-Marc Montera, guitariste. Il offre une ambiance musicale assez soft mais très prenante.

Je ne suis pas fan de football. Je trouve les matchs de rugby ou de basketball plus passionnants. Mais ce match opposant l'Italie au Brésil raconté sur scène était tellement mieux que tous les matchs que j'ai suivi à la télé. D'ailleurs, j'ai eu une période où je suivais le football à la radio. Avec un bon commentateur, un match prend une autre dimension. Solal Bouloudnine a donné une nouvelle dimension au football. Non une vision d'un fan, mais d'un petit garçon regardant sa famille angoissée par l'opposition de deux nations du ballon rond.

 

Un spectacle à voir par tous (amateurs ou pas de sport).

 

Compagnie Tandaim Italie Brésil 3 à 2

 

Prochaines dates de la Compagnie

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 22:41

Dans le cadre du fest'hiver, je suis allée voir "l'odyssée burlesque" au théâtre du Balcon. J'étais accompagnée de mon amie Mercedes qui n'était jamais venue au théâtre du Balcon. 

Au début du spectacle, on entre très vite dans le coeur du sujet et dans l'ambiance de cabaret burlesque avec l'histoire de Ulysse. Ulysse version XXIème est sexy et contrebalancé par un Ulysse de l'antiquité. Le personnage et l'histoire sont respectés mais le délire est complet. Trois sirènes font les choeurs, une autre jeune femme incarne les autres femmes (Penelope, la méduse, les sorcières...). Deux comédiens passent de personnages en personnages en enfilant différents costumes et plusieurs accessoires. 

Les comédiens sont très bons sur scène. Ils nous font rire, frémir et pleurer. Dans la scène où Ulysse échoue sur une île, il doit raconter son histoire pour convaincre ses hôtes de le renvoyer chez lui. C'est là que le coeur du spectacle commence. Un mélange des genres qui met à rude épreuve le talent des comédiens. Trois comédiens sont sous des masques et transforment leur voix. Face aux trois personnages, Ulysse moderne narre le début de son histoire et Ulysse antique approuve. Ce spectacle demande beaucoup d'énergie aux comédiens qui se donnent à 100 % sur scène. On se régale.

La compagnie Miranda est vraiment surprenante. Elle mêle des talents d'interprétation, de chant et d'humour. Nous avons passé une très bonne soirée, on rit, on a révisé la mythologie avec le sourire. Mon amie Mercedes était comme moi. Elle avait passé un très bon moment et apprécié ce moment de spectacle. 

Un très bon spectacle.

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 22:41

Dans le cadre du Fest'hiver 2013, le théâtre du Chien qui fume a accueilli la compagnie Hanna R qui vient de Nice. Il propose la pièce "L'homme qui dort" une adaptation du texte de Georges Perec. 

C'est l'histoire d'un étudiant qui décide de tout arrêter, de s'isoler et de vivre une vie végétative. 

La pièce de théâtre est composée en deux temps : la projection d'interview d'individus activistes, engagés et le texte de Georges Perec interprété par un seul comédien. Il y a également sur scène l'intervention d'une jeune femme. Elle a d'abord chanté puis dansé. Je n'ai pas compris ni apprécié ses interventions. Cela me semblait inutile et plat.

Le texte et les interviews sont hyper intéressants. Une vraie réflexion est ouverte sur la socialisation, sur le militantisme et sur l'inaction. Le texte de Georges Perec est écrit avec le tutoiement. Le narrateur ne raconte pas son histoire. Il nous implique et nous invective. Le comédien est plutôt bien. Mais des applaudissements avant la fin l'ont un peu perturbé. Il n'était pas concentré dans les dernières scènes de la pièce. L'alternance entre le comédien sur scène et les vidéos des interviews enrichit le spectacle. Cela donne un spectacle assez bien. Mais il mériterait de s'améliorer.

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 19:55

     http://a2.ec-images.myspacecdn.com/profile01/131/9b8e65860fe1424b979d6e9576e653d8/p.jpg Miguel Nosibor de la Compagnie Nosibor.

Dans le cadre du Fest'hiver, le théâtre Golovine reçoit la Compagnie En Phase pour deux représentations, le mardi 29 à 19h et le mercredi 30 janvier à 21h de la pièce Temps d'arrêt. L'occasion de découvrir un solo de Miguel Nosibor et un défi contre le temps.

Le théâtre Golovine propose une première partie à ce spectacle en recevant un groupe de hip-hop amateur. Ce n'est pas n'importe quel groupe, vu qu'il a décroché encore une fois le titre de champion du monde de hip_hop. Les danseurs du groupe Up'n Dance de Monteux proposent un style décalé et original sur une chorégraphie de Caroline Allavena.
Le théâtre Golovine participe pour la première au Fest'hiver qui existe depuis 2006. A cette occasion, j'ai rencontré Yourik Golovine, directeur artistique et nous avons évoqué toute la programmation de janvier à juin.http://www.compagnieleseponymes.fr/yourikg.gif
Ecoutez l'interview enregistré le jeudi 24 janvier et diffusé le 25 janvier sur osmose-radio.fr :


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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 12:02

http://www.chienquifume.com/Medias/Pages/714/visuel-ana-non-cqf.jpgLa pièce est une adaptation du roman de Agustin Gomez-Arcos. Gérard Vantaggioli adapte et met en scène l'histoire d'Ana. Une mère de famille qui se retrouve privée de ses hommes à cause de la guerre d'Espagne. Certains sont morts. Mais son plus jeune fils est vivant, emprisonné à vie dans une prison au nord du pays. 

Sur scène, nous retrouvons deux actrices, une Française et une Espagnole. La pièce est composée de deux parties. Dans la première partie, Ana Abril parle en espagnol. Parfois, Stéphanie Lannier traduisait, parfois il fallait essayer de comprendre sans pouvoir être sûr de saisir exactement les répliques en espagnol. Stéphanie Lannier incarne divers personnages avec des postures et des voix très marquées. Ana Abril incarne Ana qui à l'autre moitié de la pièce parle en français. Cette femme de 47 ans incarne parfaitement une vieille femme de 75 ans, accablée de douleur. Elle nous touche. Elle grandit grâce aux rencontres faites lors de son voyage.

Pour représenter le voyage, la mise en scène est à la fois simple et moderne. Un rail. Une carte. Du tissu au sol. Les personnages sont intéressants et l'évolution nous saisit. Dans la salle, on peut sentir que les spectateurs sont émus par cette Ana, cette petite bonne femme. 

C'est une pièce de théâtre forte et émouvante. L'histoire écrite dans les années 1970 reste encore très actuellement. Les guerres actuelles continuent de détruire des familles. On continue à se poser des questions sur l'impact de la guerre sur des civils tués pour une patrie, pour une terre, pour un idéal. Mais pourquoi ? au final ? pourquoi ?

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