Une conférence sur les comédies musicales américaines est proposée à la Philharmonie de Paris par Patrick Niedo. Pendant deux heures, il a évoqué l'histoire des comédies musicales américaines.
Les premiers spectacles étaient proposés dans la langue des migrants (yiddish, néerlandais ou italien par exemple). Les premiers lieux étaient en bois et brûlaient facilement. On se situe dans les années 1830-50. Dans la deuxième partie du XIXème siècle, commencent des constructions en pierre d'établissement plus grand. Dès 1830, il existe des spectacles itinérants dans des versions vaudevilles où se mêlent plusieurs troupes et donc plusieurs arts (cirque, poésie, danse...) La guerre de sécession entre 1861 et 1865 va accélérer le développement du chemin de fer, ce qui va permettre aux troupes de partir en tournée. Le XIX ème siècle représente une période d'extravagances avec plus de 200 personnes sur scène. En 1866, le spectacle intitulé "The Black Crook" réunit plus d'une centaine de danseurs. C'est un spectacle sans histoire avec des girls et des bribes de spectacle. C'est seulement à la fin du XIXème siècle qu'on commence à écrire des spectacles en anglais. Sur la 14ème rue se sont installés les premiers théâtres respectables où les femmes peuvent y assister (sans trop de nus par exemple). Oscar Hammerstein, fabricant de cigares, a construit en 1895 un opéra de 3500 places, l'Olympia, situé sur Time Square. Le quartier des théâtres va prendre le nom de l'avenue de Broadway, ancien chemin indien qui est en diagonale et coupe la 7ème avenue sur Time Square.
Les comédies musicales américaines se sont inspirés des opérettes anglaises et françaises, comme les oeuvres de Offenbach ou celles de Gilbert et Sullivan. En avril 1915, Jérôme Kern va adapter des opérettes anglaises pour le public américain. Richard Rodgers a écrit une cinquantaine de spectacles. Burt Williams est le premier chanteur noir à monter sur scène avec l'impulsion de Florian Ziegfeld. En 1927, Showboat est créé par le duo Jérôme Kern et Oscar Hammerstein, le petit fils du constructeur de l'Olympia. Florian Ziegfeld est le producteur de ce spectacle. Une comédie musicale est née, une pièce de théâtre en musique où les chansons font avancer l'action ou expliquent la psychologie du personnage. D'autres spectacles verront le jour, notamment Porgy and Bess, par Gerschwin en 1935. Mais la dépression qui fait suite à la crise de 1929 et la concurrence du cinéma rendent la vie difficile à cette nouvelle forme de spectacle. En 1936-37, le chorégraphe George Balanchine va travailler avec Rodgers et Hart. C'est la première fois qu'un ballet est intégré.
L'âge d'or des comédies musicales débute avec Oklahoma ! en 1943, spectacle qui ose utiliser une voix en off pour la première fois. L'histoire se base sur un couple principal sérieux et un couple secondaire plus comique et plus léger. Carousel en 1945 est un gros succès américain et représente une consolation pour la mort de Roosevelt. Le pique de l'âge se situe avec trois spectacles : My fair lady, West Side Story et La Mélodie du Bonheur. Dans West Side Story, la chorégraphie fait avancer l’action, un fait unique dans l’histoire des comédies musicales (scène d’ouverture). La conclusion de l’âge d’or se fait avec trois spectacles : Hello Dolly, Funny Girl et Un violon sur le toit. Ces années 1960 sont marquées par les chorégraphes Jérôme Robbins et Bob Fosse. Hair en 1967-68 avec un style plus rock est monté off Broadway et contient pour la première fois une scène de nu. Après l’année 1975, année de Chicago et de Chorus Line, les créations américaines se font plus rares. C’est en Angleterre dans les années 1980 que de nouvelles créations vont apparaître avec Cats ou Les Misérables Le Fantôme de l’Opéra ou Miss Saigon par exemple. Deux grands noms vont marquer cette époque : Andrew Lloyd Weber et Cameron Macintosh. Les années 1990 seront marquées par l’arrivée des productions Disney : La Belle et la Bête, Le roi Lion, la petite sirène, Aladin. De nos jours, l’histoire des comédies musicales est marquée par des spectacles comme Once, l’éveil du Printemps, American idiot, Rent de Jonathan Larsen. Patrick Niedo finit sa conférence avec un pari sur le prix Pulitzer 2016 pour Hamilton.
Conférence vu à la Philharmonie de Paris dans les cycles de Culture Musicale