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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 21:26

Le freudisme est un livre écrit par Paul-Laurent Assoun, publié chez PUF.

 

Je voulais découvrir l'influence de Sigmund Freud sur notre société, notre quotidien. Nos couples, nos familles ont totalement changé de perspective après ces découvertes. A l'origine, il souhaitait juste aider les hystériques, mais il a découvert beaucoup plus. Je voulais trouver les mots et comprendre cette sensation.

 

Le livre passe beaucoup de temps sur les personnes, l'entourage autant que sur le découvreur de la psychanalyse. Puis à la page 149 est arrivé le passage que je recherchais dans un paragraphe intitulé "Le freudisme et la nervosité moderne" :

 

"Von Ehrenfels, professeur à Prague, auteur d'une "Ethique sexuelle" publiée en 1907 sous le titre "Questions fondamentales de la vie nerveuse et psychique", y opposait la "morale sexuelle civilisée" moderne à la morale sexuelle dite "naturelle", comme caractérisée par l'hypocrisie et l'édulcoration de la virilité, mise en rapport avec la monogamie (caractérisée comme féminisation). Il résumait à sa manière toute une littérature diagnostiquant "une nervosité croissante de notre époque" (titre de l'essai de W. Erb, 1895) liée au surmenage de la civilisation industrielle et au développement des transports. On trouve un résumé de ces thèses désormais vulgarisées au début de l'essai de Freud. (...)

Dès lors, et une fois pour toutes, Freud posera le problème socioculturel en termes de "préjudices". Mais, en référence aux "psychonervoses", le malaise apparaît plus que conjoncturel : ce n'est pas simplement le reflet d'une "neurasthénie" ambiante (terme introduit par Beard). La "psychonervose" est ce qui met en péril le but même de la "civilisation", justement parce que celle-ci est "fondée sur la répression des pulsions." Il faut dès lors bien entendre la formule de conclusion de l'écrit, véritable message du freudisme à la culture : "La névrose, partout où elle se porte et chez qui elle se trouve, sait rendre vaine l'intention de la civilisation". (...)

La psychanalyse, expérience de la névrose, est donc autorisée à révéler ce fondement de la culture : "L'expérience nous apprend que, pour la plupart des hommes, existe une frontière au-delà de laquelle leur constitution ne peut plus suivre l'exigence culturelle" (Triebverzicht), pierre de touche de l'ordre socioculturel. Le malaise quotidien de la société est donc le reflet de ce "quelqe chose" qui ne peut être métabolisé et revient sans cesse, exigeant d'être pensé. Le freudisme aide à rompre avec les discours idéologiques de la norme et des pathologies sociales en révélant que la nervose est dans la culture comme le ver dans le fruit !

 

C'est exprimé avec les mots de l'auteur. Mais j'ai cru comprendre que la nervose est partout dans notre société. Une civilisation industrielle et un développement des transports. Notre société de répression des pulsions oblige à faire de nous des êtres frustrés. Les pulsions sous forme de frustrations auront besoin de s'exprimer : crise de nerfs, dépression, folie...

A des degrés diverses, nous sommes tous sujets à piquer des crises un jour ou l'autre. En voulant sauver les hystériques, Freud a fait découvrir à toute une société ces propres crises intérieures. On pourrait comparer aux découvertes d'Albert Einstein qui a fait des énormes avancées en terme de physique mais cela a provoqué la création de bombes atomiques. Et oui, je crois que les découvertes de Freud sont des bombes H en psychanalyse et plus généralement dans la société contemporaine. Avant Freud, pas de réflexion sur la famille, sur Oedipe, ni même sur notre moi, Surmoi ou notre ça. Seuls quels artistes ou poètes avaient des réflexions sur ces sujets. Maintenant c'est monnaire courante, passait moi l'expression. Nous passons notre temps à essayer de se comprendre, de s'analyser voire de s'aimer. Personnellement, je me contenterai de me supporter cela ne serait déjà pas mal.

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