La Machine de Turing

Ayant déjà vu le film Imitation Game, je n'avais pas forcément envie de revoir le même histoire au théâtre. Ma mère a vu la pièce lors du festival off d'Avignon en 2018. La pièce a reçu quatre Molières. Là, j'ai commencé à me dire que ca valait le coup d'oeil.

Je prends donc quatre places au théâtre Michel pour aller avoir ce spectacle avec mon chéri et ses parents. Assis face à la scène, nous sommes dans une loge. Mon chéri trouvait que nous étions loin de la scène. Mais la salle n'est pas bien grande et je trouve que nous avons pu bien profiter de la scène.

L'histoire ne porte pas exclusivement sur la machine de Turing mais sur sa vie. Elle évoque sa vie personnelle, même plus que sa vie professionnelle. Il me semble que si on compare au film, la pièce de théâtre passe moins de temps sur le travail de mathématicien que sur mon homosexualité. Cela apporte un autre point de vue et évite ainsi de copier l'oeuvre cinématographique.

La mise en scène s'appuie sur différents espaces : un fond avec de la vidéo, coté jardin un bureau et coté cour des tableaux noirs. J'ai trouvé les choix de mise en scène pertinents. La musique est discrète et bien amenée, comme les lumières qui permettent de changer de perspectives. Les choix de mise en scène font preuve de modernité sans fioriture.

L'aspect le plus remarquable de ce spectacle est la qualité de jeu des deux comédiens. Les comédiens sont seulement deux sur scène. Turing joué par Matyas Simon est tout le temps sur scène. Il joue sur deux registres, une voix narrative et un personnage plus perturbé. Eric Pucheu incarne tour à tour un policier, un collègue et un amant. Il change de voix, de posture et d'attitude pour chaque personnage. Le jeu est très fin et très travaillé pour les deux comédiens.

Pièce à voir au Théâtre Michel, 38 rue des Mathurins 75008 Paris