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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 14:23

Inculte que je suis, je vois un titre pareil, j'imagine un film à suspens avec comme personnage central un nommé Henri-Georges Clouzot. Que nenni, cher ami. Je dirais même plus, cela n'a rien à voir.

 

Ce film raconte la réalisation inabouti d'un autre film "L'enfer" dont le réalisateur était Henri-Georges Clouzot. Mais il raconte cette réalisation de façon très originale. Clouzot avait beaucoup d'ambition pour le film Inferno ou l'Enfer. Un casting prestigieux avec Romy Schneider et Serge Reggiani. Il était un homme très pointilleux et avait préparé ce film dans les moindres détails avec un story board laissant peu de place à l'improvisation. On entend d'ailleurs une citation où il dit que l'improvisation se faisait sur le papier et pas à un autre moment. Ce film a eu carte blanche côté budget. Cela a permis de prendre de longs moments pour des essais : essais des acteurs, essais des costumes mais essais techniques (couleurs, sons et effets spéciaux).

 

L'histoire de l'Enfer c'est l'installation d'un couple dans une brasserie située au bord d'un lac et d'un chemin de fer. Cela débutait sur des moments d'amour et des joies. Mais le mari est pris de crises de jalousie qui vont évoluer vers de la paranoïa et de la folie. Les effets spéciaux et les couleurs étaient prévus pour illustrer ses fantasmes, ses cauchemars et ses angoisses.

 

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Clouzot poussait à bout les acteurs et les techniciens. Lui-même insomniaque il empêchait les autres de dormir. Dès qu'une idée lui venait il réveillait l'un ou l'autre pour la partager. Le plateau au fur à mesure des jours de tournage était marqué par une grande tension. La fatigue et la tension augmentant de jour en jour.

 

Le film n'a jamais vu le jour. Le réalisateur de L'enfer d'Henri-Georges Clouzot, Serge Bromberg, a pris le parti pris de montrer les images tournées par Clouzot entremêlées d'interviews des personnes encore vivantes qui ont vécu le tournage ainsi que les voix de Berenice Bejo et Jacques Gamblin interprétant les personnages. 185 boîtes contenant des essais muets ont révélé des images sublimes. Des essais de lumière mouvante sur Romy Schneider sont à la fois beaux et angoissants.

Quand on regarde les essais d'effets d'optique peuvent faire penser à des images psychadéliques des films de David Lynch. Dans ce travail de l'imaginaire et de la folie, les illustrations visuelles et sonores entraînent le spectateur dans un ailleurs irréel.

 

Cela offre un regard sur le travail d'un artiste, d'un perfectionniste obsessionel et ambitieux. Le documentaire de Bromberg fait découvrir aux incultes comme moi le travail de Clouzot et par la même occasion, la beauté de Romy Schneider. Il a reçu le césar du meilleur documentaire 2010, amplement mérité.

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