Tralala

Fan des comédies musicales, je suis toujours curieuse de découvrir les nouveautés dans ce domaine. Je ne connais pas les autres films des frères Larrieu. Je ne connais pas non plus les chansons du film mais quelques noms de compositeurs. Mais j'ai vu une bande-annonce et je me suis laissée embarquer.

C'est l'histoire de Tralala, un monsieur sans le sou qui se balade dans Paris avec sa guitare électrique et son mini-ampli. Un jour, une fille avec une capuche bleue s'approche de lui et boit un coup avec lui. Elle prononce cette phrase énigmatique "Ne soyez pas vous-même". Elle disparait et abandonne son briquet à l'effigie de la ville de Lourdes. Il décide de la suivre et en arrivant à Lourdes il n'est plus lui-même et se faufile dans les pas de Pat. Il s'imagine à la place d'un homme qui a disparu pendant 20 ans. Sa mère est convaincue de reconnaître son fils Pat. Il rencontre ses anciennes copines, son frère. Certains sont convaincus de le reconnaître d'autres doutes et d'autres encore savent qu'il n'est pas ce jeune homme disparu.

Les acteurs sont vraiment justes : Mathieu Almaric, Bertrand Belin, Josiane Balasko, et surtout Mélanie Thierry. Ils interprètent eux-même leurs chansons. Bien sûr ce ne sont pas des chanteurs professionnels mais ils ont tous travaillé sur leur partie chantée et le rendu est très juste et touchant. L'histoire est très intéressante et j'ai accroché. Certaines scènes sont poétiques. J'ai adoré la chanson interprétée par Mélanie Thierry et créée par Jeanne Cherhal dans le magasin. Mais, il y a juste un Mais. Je n'ai pas aimé les chorégraphies. Elles manquent d'énergie, de dynamique et d'entrain. La scène dans la discothèque propose une chorégraphie de groupe très basique et assez faible. Mais j'ai adoré la musique. Elle était entrainante et gaie. Les images que les frères Larrieu proposent de leur ville natale, Lourdes, sont pleines de tendresses et de douceurs en lui donnant un air de guinguette. Ils filment autant la nature que la ville, autant les laïcs que les religieux.

Cette phrase "Ne soyez pas vous-même" va à l'encontre de tous les mantras que les livres et les gourous du développement personnel nous assènent sans cesse. J'ai adoré cette philosophie. De toute façon, on n'est jamais complètement soi-même : il y a celui qui travaille, celui qui est artiste, celui qui mange en famille, celui qui sort entre potes... Notre être est sociable et donc s'adapte à chaque situation et ne montre que le visage adapté à la situation. On n'est jamais complètement soi-même. Je sais que ce n'est pas le sujet du film. Mais le film aborde les changements que la présence de Pat provoque sur son entourage. J'ai trouvé très juste et très émouvant.